Description
I. GÉNÉRALITÉS
1. PRINCIPE
La classification a pour but de classer les emplois en tenant compte uniquement des capacités exigées par l’emploi, et non des capacités propres au travailleur. Elle est destinée à servir de cadre à des classifications plus détaillées par branches professionnelles. Il va de soi que seuls des membres de la profession (travailleurs, employeurs et représentants de leurs organisations professionnelles) sont réellement compétents pour classer aux différentes catégories et échelons les emplois propres à leur branche professionnelle.
Le classement consiste à ranger les emplois évalués dans un ordre, soit croissant, soit décroissant, sur la base des points attribués à chacun d’eux. Il est généralement établi sur une fiche reprenant les titres ou les dénominations des emplois et les points correspondants.
Dans la pratique, les emplois ainsi rangés sont regroupés en classes ou en catégories en appliquant des fourchettes de points bien déterminées. Le nombre et la dimension des classes doivent être fixés en tenant compte de divers facteurs, par exemple: la taille et la structure de l’entreprise, la délimitation naturelle des catégories, la prise en considération de la politique de carrière du personnel et la facilité de gestion.
C’est ainsi que, dans de petites entreprises, un petit nombre de classes (4 ou 5) peut suffire, alors que les grandes entreprises peuvent prévoir une douzaine de classes, voire plus, suivant la nature des travaux. On peut aussi se baser, par exemple, sur le nombre de catégories que comporte la Classification générale nationale des emplois.
On distingue ainsi dans la Classification générale nationale des emplois:
a) 5 catégories et 9 échelons répartis comme suit:
- Catégorie I : Manoeuvre = 2 échelons
- Catégorie II : Manoeuvre spécialisé = 1 échelon
- Catégorie III : Travailleur semi-qualifié = 3 échelons
- Catégorie IV : Travailleur qualifié = 2 échelons
- Catégorie V : Travailleur hautement qualifié = 1 échelon
b) 8 critères répartis en deux groupes:
Conditions normales exigées du travailleur pour occuper l’emploi :
- Niveau d’instruction
- Niveau de compréhension
- Effort physique: force ou résistance
- Niveau de précision: habileté, dextérité
- Formation professionnelle
Conditions propres de l’emploi:
6. Responsabilité assumée
7. Incommodité
8. Risques professionnels
Les définitions de ces catégories, échelons et critères sont contenues dans le Code du travail congolais. Ceux-ci ont été établis de façon quelque peu arbitraire en rapport avec les exigences auxquelles les travailleurs doivent répondre pour l’exercice de l’emploi envisagé.
Certains spécialistes de cette méthode, ayant jugé le nombre des critères trop peu élevé, l’ont amélioré en ajoutant d’autres critères. L’exemple ci-dessous donne une variante de cette méthode. Le nombre des critères ici est de 18 dont voici la liste :
- Connaissances techniques et professionnelles
- Expérience antérieure
- Adaptation au poste
- Observation – concentration
- Initiative – jugement – raisonnement
- Intelligence pratique
- Ordre et méthode
- Autorité – commandement
- Discrétion
- Effort physique
- Rapidité des mouvements
- Précision des mouvements
- Coordination des mouvements
- Responsabilité sur l’équipement et les matières
- Responsabilité sur le travail et la sécurité des personnes
- Responsabilité sur la production
- Désagrément du poste
- Risques d’accidents ou de maladies.
Comme on peut s’en rendre compte, la Classification générale nationale des emplois permet d’évaluer les emplois en termes surtout d’aptitude.
La classification générale nationale des emplois est établie comme base de référence à la mise en place des systèmes de classification plus détaillés et propres à chaque entreprise ou groupes d’entreprises d’un même secteur d’activités.
Exemple Grille-cible salaires
Niveaux |
Catégories |
Echelons |
Fonctions |
Points |
Salaires
barémiques en $ US |
|
Cadres supérieurs |
– |
– Directeur
– Gérant |
|
– |
|
Cadres subalternes |
– |
– Ir. de Bâtiment
– Chef du pers.
– Comptable |
270 |
20 SUS x 12
= 240 $ |
|
Maîtrise |
2 |
– |
259 |
– |
1 |
– |
248 |
– |
V |
Travailleur s Hautement Qualifiés
(THQ) |
1 |
– |
237 |
– |
IV |
Travailleur s Qualifiés (TQ) |
2
1 |
– Contre-Maître
– Secrétaire |
226
215 |
20 SUS x 8
= 160 $
20 SUS x 7
= 160 $ |
III |
Travailleur s Semi Qualifiés (TSQ) |
3 |
– Agent Comm.
– Electricien |
204 |
20$USx6=1
20$ |
2 |
– Menuisier
– Mécanicien |
193 |
20 SUS x 5
= 100 $ |
|
|
1 |
– Maçon
– Magasinier |
182 |
|
Il |
Manoeuvr es Spécialisés
(MS) |
2 |
– Plombier
-Charpentier
– Chauffeur |
171 |
20 SUS x 4
= 80 $
20 SUS x 3
= 60 $ |
1 |
Manoeuvr es Ordinaires (MO) |
2 |
– Peintre |
160 |
20 SUS x 2
= 40 $ |
1 |
– Aide-Maçon
– Ferrailleur
– Sentinelle |
149 |
20 SUS x 1
= 20 $ |
De cette grille-cible salaires dont le minima salaire ou SMIG est de 20 $ US, il se dégage ce qui suit:
- les fonctions ayant obtenu les points tombant dans le même échelon auront les mêmes salaires de base, sans tenir compte des avantages particuliers liés à chaque échelon;
- les échelons des points 259, 248 et 237 seront occupés soit par promotions successives compte tenu des performances des agents qualifiés à les remplir, soit par la création des nouvelles fonctions dont les contenus évalués placeront certains agents dans ces échelons.
Ce cas peut éclairer tous ceux qui, employeurs ou salariés, souhaitent rétribuer la quantité et la qualité du travail selon des normes plus objectives. Dans cet exemple, les fourchettes des rémunérations sont équilibrées et justifiées.
Les exemples donnés ne le sont qu’à titre indicatif. En effet, certaines appellations couvrent des qualifications souvent fort différentes. Le tourneur, par exemple, peut être un travailleur semi-qualifié ou qualifié, selon les exigences plus ou moins grandes de l’emploi qu’il occupe.
2. CRITÈRES
Les critères représentent les exigences de l’emploi. Le travailleur qui occupe l’emploi doit pouvoir satisfaire aux exigences de ces critères, quelle que soit la manière dont il y est parvenu: formation scolaire ou sur le tas ou expérience acquise par l’exercice du métier.
Les critères peuvent se scinder en deux groupes:
– conditions normalement exigées du travailleur pour occuper l’emploi:
- niveau d’instruction;
- niveau de compréhension;
- effort physique: force ou résistance;
- niveau de précision: habileté – dextérité;
- formation professionnelle.
– conditions propres à l’emploi, imposées au travailleur:
- responsabilité assumée;
- incommodité;
- risques professionnels.
3. CHAMP D’APPLICATION
Cette classification générale s’applique à tous les emplois manuels et administratifs, depuis le niveau du manoeuvre jusqu’au niveau de travailleur hautement qualifié.
Source :
ORDONNANCE 67-442bis du 1er octobre 1967 portant réglementation des salaires minima interprofessionnels et des allocations familiales minima.

Avis
Il n’y a pas encore d’avis.